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Loi III Le nombre de joueurs. La règle des 5 remplaçants définitivement adoptée.

Cette mesure au sujet des cinq remplaçants est passée pratiquement inaperçue, mais comme prévu, le provisoire est devenu définitif.

Le 27 octobre 2021, le Board a décidé, que chaque compétition pouvait désormais opter, sans limite de durée, pour un passage à cinq remplaçants au lieu de trois.

Petite histoire de l’officialisation des remplaçants en football.

À l’origine, le remplacement de joueurs n’était pas autorisé ; l’image de l’équipage de Georges Boulogne est en adéquation avec cette logique. Sur un bateau il n’est pas possible de rajouter des marins en pleine mer et la perte des hommes n’est jamais compensée.

La possibilité du remplacement d’un membre de l’équipe fut beaucoup controversée. Au nom de l’égalité des chances, les pressions exercées par les différentes fédérations furent certainement déterminantes. Il est possible de différencier une première étape où seul le remplacement des joueurs blessés était autorisé en match amical et limité à la première mi-temps, pour éviter ce qui était considéré comme une tricherie. Les remplaçants de joueurs blessés lors des compétitions furent finalement autorisés par le Board en 1958, soit 26 ans après la première proposition.

100 ans après la naissance du football, la question des remplaçants sur blessures ou pour des raisons tactiques en matchs officiels n’étaient toujours pas résolus… car beaucoup considéraient les changements comme de la tricherie.

Histoire des lois du jeu 1863-2015

Les deux remplaçants : de l’équipage à l’équipe

Il faudra attendre 1967 pour les matchs amicaux et 1972 en compétitions officielles pour que le Board donne son autorisation et décide que deux remplaçants pourraient être utilisés à n’importe quel moment du match et pour n’importe quelle raison, dans toutes les compétitions.

Cette règle ne sera pas appliquée par toutes les Fédérations, par exemple « En France, cependant les compétitions n’autorisent qu’un remplacement pour des raisons essentiellement d’économie » (Ferran, 1975). Le douzième homme, n’est donc pas une légende !

 Les années 70 officialisent donc le passage de l’équipage à l’équipe. Sans doute l’acceptation des remplacements éloigne le jeu de l’esprit initial, mais aujourd’hui, cette dimension est acceptée par tous, et personne ne parle de tricherie à ce sujet, seulement d’un coaching plus ou moins réussi.

Le troisième remplaçant : 1994 & 1995

La question du troisième remplacement est pour la première fois abordée par le Board en 1988… sans modifications des lois du jeu.

La question de nouveau posée en 1993 avec la possibilité d’utiliser un troisième remplaçant, uniquement en cas de blessure du gardien de but. La mesure sera adoptée en 1994 dans un premier temps, avec « la règle du 2 +1 », qui permettait l’entrée d’un troisième remplaçant, à condition qu’il soit désigné uniquement en qualité de gardien. Le processus se poursuit en 1995 avec la possibilité d’utiliser un nombre de trois remplaçants sans restriction au cours de tout match disputé en compétition officielle. Le passage de 2 à 3 remplaçants n’a pris que 25 ans…

Et si on modifiait vraiment les règles. 2019.

L’utilisation d’un quatrième remplaçant lors des prolongations 2017

L’assemblée générale du 3 mars 2017 a fait le point sur la mise en place éventuelle d’un quatrième remplacement en cas de prolongations, alors que seuls trois remplacements par équipe sont possibles actuellement. Là encore, l’IFAB avait lancé en mars une phase expérimentale de deux ans sur le sujet, notamment lors du tournoi olympique féminin 2016 au Brésil. Et en effet, le 12 août aux Jeux Olympiques à Rio de Janeiro, pour la première fois, un quatrième remplacement a eu lieu dans un match, lors du quart de finale entre l’équipe féminine des Etats-Unis et celle de la Suède, remporté par les Suédoises (1-1 a.p., 4-3 t.a.b.).

La seconde compétition retenue concernait les huit matchs de la Coupe du monde des Clubs de la FIFA en décembre 2016 au Japon. Marco van Basten, Directeur général pour le développement technique à la FIFA, s’est entretenu avec FIFA.com le 6 mars 2017 pour faire part de ses impressions : « Je pense que ce quatrième remplaçant en prolongation est une chose positive, car après 90 minutes, les joueurs sont éprouvés physiquement, et donc moins créatifs. Le match devient moins intéressant car on n’ose plus trop prendre l’initiative. Si vous faites entrer des joueurs frais, c’est bon pour la dynamique du jeu, et par conséquent pour le spectacle. Je pense qu’il est important que le spectacle proposé dans le stade et à la télévision soit intéressant du début à la fin. Sur le plan tactique, à mon avis cela ne change pas grand-chose et je ne pense pas que les entraîneurs utilisent cette possibilité d’une manière spéciale. Je vois ça plus comme une possibilité supplémentaire de remplacer un joueur blessé ou fatigué. »

L’expérimentation s’est poursuivie d’une part lors des compétitions UEFA de l’été 2017 (Euro 2017 Espoirs en Pologne, Euro 2017 féminin et Euro 2017 U19) ; et d’autre part avec des tests menés outre-manche. Notamment pour la saison 2017-2018, la possibilité est donnée pour les clubs qualifiés en quarts de finale de la Cup* d’effectuer un quatrième remplacement, dans la prolongation.

Le samedi 3 mars 2018 à Zurich, le Board autorise l’utilisation d’un quatrième remplacement pour une équipe exclusivement en cas de prolongation. Cette mesure est adoptée à la fois par la FIFA pour la Coupe du monde 2018 en Russie et par l’UEFA dés la saison 2018-2019 en Champion’s League* dans les rencontres à élimination directe.

Les 5 remplaçants : 2020 & 2021

En1974 la proposition d’utiliser cinq remplaçants au lieu de deux par United States Soccer Fédération (U.S.S.F) est refusée par le Board. Lors de la saison 1994-1995, le Board adopte la règle du « 2 + l », qui permet en cas de blessure du gardien de le changer sans compromettre la possibilité de changer de joueurs. Les lois du jeu permettront l’utilisation de trois remplaçants sans restriction à partir de 1995. L’évolution s’est pour le moment arrêtée là, mais la voie est ouverte. En effet, dans les matchs amicaux le Board autorise à partir de 1995 à faire 5 remplacements, suite à une proposition de la FIFA, amendée par la Scottish Football Association.

En 2020, pour la reprise suite à la crise sanitaire, le Board autorise l’utilisation de 5 remplaçants, une mesure qui devait s’interrompre le 31 décembre 2020, pour les compétitions qui se déroulaient jusqu’à cette date.

L’application de cette mesure dépend de chaque organisateur de compétition et les quatre grands championnats qui ont repris pendant la crise sanitaire ont tous utilisées ce nouvel aménagement de la règle sur les remplaçants. Au bout de deux mois de compétitions (16 mai – 15 juillet), le bilan montre que les 5 changements ont été utilisé dans plus de la moitié des matchs (56%).

Dans un premier les représentants du Board ont décidé le mercredi 15 juillet 2020 de prolonger « cette expérimentation » jusqu’à la fin de l’été 2021.  Une possibilité aussitôt adoptée par les responsables des grands championnat Européens et les organisateurs de l’Euro 2021 et les Jeux Olympiques de 2021 !

Seule surprise, les clubs de Premier League ont voté le 6 aout 2020 pour l’abandon de cette règle pour la saison 2020-2021 et n’autoriser comme auparavant que trois remplaçants. L’explication est simple, l’influence des clubs du « big six » qui souhaitaient poursuivre l’expérience n’a pas été suffisante, face aux autres clubs qui se sentaient lésée par cette mesure.  Les 9 voix obtenues, lors de ce vote de la Premier League, alors qu’il en fallait quatorze n’ont pas suffi !

Avec cette nouvelle décision, 27 octobre 2021, d’adopter définitivement la possibilité d’utiliser 5 remplaçants, le provisoire est devenu définitif. Une décision que ne présage en rien pas du futur vote des clubs de Premier League pour les saisons futures.

Un sixième remplaçant 2021

Le responsable du développement technique de la FIFA, Marco van Basten, cherchant « des moyens de rendre le jeu plus dynamique » proposait, le 18 janvier 2017, d’augmenter le nombre de remplaçants. « Nous réfléchissons aussi à autoriser plus de trois changements pendant les matchs ». Il expliquait avoir rencontré en décembre 2016 Pep Guardiola l’entraîneur de Manchester City qui lui avait demandé ; « pourquoi n’a-t-on pas le droit de faire six changements ? ». Une idée qui reflète la réalité des matchs amicaux internationaux, en effet, le Board autorise l’utilisation de six remplaçants depuis 2005, à condition d’en informer l’arbitre avant le début du match. Il s’agit peut-être d’une perspective en considérant que le processus de remplacement a débuté lors des rencontres non officielles. Dans tous les autres matchs amicaux, davantage de remplaçants peuvent être utilisés à la condition que les équipes concernées se soient mises d’accord sur un nombre maximal et que l’arbitre en soit informé avant le match.

Ce sixième changement est devenu une réalité en 2021 sous deux modalités différentes.

La première condition est de jouer des prolongations comme ce fut le cas pendant EO 2020… joué en 2021 et remporté par l’Italie face à l’Angleterre.

La seconde possibilité se presente si un de vos joueurs subi un protocole « commotion cérébrale »… Cette mesure de précaution pour inciter le staff a ne pas hésiter à ne pas laisser le joueur continuer le match.

Conclusion

Ces évolutions ne constituent pas une surprise, en 2015, nous pressentions déjà ces modifications : « L’évolution de la loi III n’est sans doute pas terminée. L’augmentation du nombre de remplaçants dans les matchs peut se poursuivre. Pour les matchs amicaux internationaux, le Board autorise l’utilisation de cinq remplaçants à partir de 1995, et de six depuis 2005, à condition d’en informer l’arbitre avant le début du match. Il s’agit peut-être d’une perspective en considérant que le processus de remplacement a débuté lors de rencontres non officielles. » (150 ans de Football, 2015, Raison et Passions, page 54).

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