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L'histoire du but en or / Histoire des lois du jeu  / René Higuita, l’inventeur du « coup du scorpion »

René Higuita, l’inventeur du « coup du scorpion »

Le gardien colombien René Higuita restera à jamais dans l’histoire pour avoir inventé le « coup du scorpion ».

René Higuita, né le 28 août 1966 à Medellín, est un footballeur international colombien, qui évoluait au poste de gardien de but. Il a été sélectionné 68 fois en équipe de Colombie. Précurseur des « gardien-libéro » il était aussi habile de ses mains que balle au pied. Tireur de coup franc et de pénalty, Higuita marqua une quarantaine de buts dans sa carrière (1985 – 2009), dont trois avec l’équipe de Colombie entre 1988 et 1989.

Son heure de gloire :

Angleterre – Colombie : 0 – 0

6 septembre, 1995

Stade De Wembley

C’est un match qui aurait dû finir aux oubliettes.

À Wembley, le 6 septembre 1995, l’Angleterre reçoit la Colombie en amical. Score nul et vierge. Mais en une fraction de seconde, René Higuita fait passer cette rencontre à la postérité. À la 22e minute, sur un centre-tir de Jamie Redknapp, le gardien colombien plonge en avant les bras écartés, la tête levée, le corps à l’horizontale comme en lévitation, avant de repousser le ballon des talons.

Le showman tente dans le « temple du football » de Wembley, ce geste acrobatique insensé, qui ne laisse pas de place à l’échec… raté le ballon revient tout simplement a encaissé un but !

Dans le pays qui a inventé le football, contre l’équipe nationale d’Angleterre… le retentissement de cette action motrice, complètement folle, est considérable. Le replay de l’action fait immédiatement le tour de la planète sous le nom de « coup du scorpion ». Un geste que seul un fou peut tenter et que seul un génie peut réussir.

Il a reproduit plusieurs fois ce geste, légendaire dans sa carrière, et même après dans des matchs exhibions, comme ici en 2012… à l’âge de 46 ans!

4 penalties stoppés en Finale de la Copa Libertadores

Higuita reste aussi dans les mémoires pour sa capacité à faire basculer les matches importants, comme la finale retour de la Copa Libertadores 1989, l’équivalent sud-américain de la Ligue des champions. L’Atlético Nacional affronte les Paraguayens du Club Olimpia. Lors de la séance des tirs au but, Higuita détourne quatre tirs et marque le sien. Nacional s’impose 5-4 et offre à la Colombie la première Copa Libertadores de son histoire.

Sa boulette lors de la Coupe du monde de 1990. Cameroun – Colombie 2-0

La même année, la sélection colombienne se qualifie pour la Coupe du monde 1990, après 28 ans d’absence, et s’extirpe même d’un groupe relevé, avec l’Allemagne et la Yougoslavie. À côté des portiers européens cantonnés à leur cage, le style Higuita tranche mais va aussi coûter cher aux Sud-américains.

En huitièmes de finale, la Colombie affronte le Cameroun. En prolongation, Roger Milla ouvre le score pour les Lions Indomptables. Trois minutes plus tard, René Higuita, sorti à trente mètres de sa ligne, relance à droite sur Luis Carlos Perea qui lui remet immédiatement. Milla monte au pressing, Higuita tente de le dribbler. L’attaquant camerounais lui chipe le ballon et s’envole inscrire le but du break dans la cage désertée. 2-0. La réduction de l’écart par Bernardo Redin n’y changera rien. La Colombie est éliminée.

En 2023, un documentaire sur NETFLIX lui est consacré

La révolution de la « loi Higuita » ou la nouvelle règle pour le gardien de but en 1992

Plus que sa boulette lors du Mondial 1990, René Higuita préfère mettre en avant « la loi Higuita », qui a révolutionné le rôle du gardien de but. Avant cette réforme, les gardiens pouvaient prendre le ballon à la main après une passe d’un coéquipier. Lors de la Coupe du monde en Italie, certaines équipes abusent de cette possibilité pour jouer la montre. Le contraste avec le jeu au pied d’Higuita est saisissant.

Deux ans plus tard, en 1992, la FIFA modifie cette loi du jeu en interdisant aux gardiens de se saisir du ballon à la main sur une passe au pied d’un partenaire. Une consécration pour Higuita qui se vantait en 2019, dans la revue Bocas) d’en être à l’origine.

« Avec tout le respect et l’amour que j’ai pour Maradona, Pelé et Messi, ils n’ont jamais fait changer une règle de la FIFA. Moi, si. Mais avant ça, on m’a crucifié, traité de clown et de fou »

La prise de décision du Board en 1992, ne fait pas mention de cette paternité. 5 ans plus tard, le gardien ne sera plus autorisé à saisir avec ses mains, un ballon lancé de la touche par un de ses partenaires… mais c’est une autre histoire.

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