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L'histoire du but en or / Histoire des lois du jeu  / Loi XII : « La règle des 6 secondes, ils peuvent l’enlever ou la monter à 10 secondes » ! Thibault Courtois

Loi XII : « La règle des 6 secondes, ils peuvent l’enlever ou la monter à 10 secondes » ! Thibault Courtois

« La règle des six secondes, aucun arbitre ne la respecte. Quand t’arrives aux 20 secondes, l’arbitre va te dire un truc, mais cette règle, ils peuvent l’enlever ou monter à 10 secondes. Quand on est gardien, on prend le ballon, on va au sol, on y reste cinq secondes, on se met debout, tu rajoutes 10 secondes et personne ne te dit rien. »

Interview de Thibault Courtois, gardien du Réal Madrid, par France Football le 22 octobre 2022.  Il a reçu le trophée Yachine, récompensant le meilleur gardien de but, saison 2021-2022, lors de la cérémonie du Ballon d’Or.

Dans notre ouvrage, publié en 2019, « Et si on modifiait vraiment les règles du football », nous marquions aussi notre étonnement sur le fait de garder dans les lois du jeu une règle non appliquée par les arbitres.

Nous ne pouvons-nous permettre de penser que les arbitres ne savent pas compter jusqu’à six ! Comme les arbitres sont supervisés à chaque match, la conclusion est sans appel… les instances supérieures de l’arbitrage les incitent à ne pas appliquer cette règle !

Paradoxalement, depuis 20 ans la « sortie de crise » ne prend pas la voie d’appliquer le règlement ! Deux solutions se présentent au législateur, les membres du Board, soit supprimer cette règle, soit modifier cette loi… pour rendre le football plus dynamique, la volonté affichée de la FIFA !

Voici un extrait de notre réflexion de l’époque (pages 160 et 161), sur cette règle des 6 secondes qui devaient contraindre le gardien de but à vite libérer le ballon…

« L’interdiction de porter le ballon caractérise le « jeu au pied », symbolisé par le « dribbling game ». La règle « des 4 pas » de 1939 fait place à une nouvelle règle en 2000, celle des « six secondes ». En fixant cette durée maximum, les législateurs donnent au gardien une grande liberté de déplacement. Ainsi, en six secondes il peut venir à la limite des 18 yards (16,50 m) pour relancer, tandis que ses adversaires ne sont plus autorisés depuis 1995 à entraver sa progression. Ils ne peuvent pas non plus le charger quand il lâche le ballon pour dégager.

La règle des « 6 secondes », comme celle « des 4 pas » au XXe siècle, n’est ni appliquée fermement, ni systématiquement. Dans ce cas, deux solutions s’offrent aux membres du Board, soit rappeler simplement la nécessité d’appliquer les lois du jeu, soit changer cette loi. La non application de la part des arbitres peut s’expliquer. Le fait d’accorder un coup franc indirect dans la surface de réparation est une décision lourde de conséquence avec une véritable chance de marquer… pour une action qui n’a demandé ni effort, ni compétence motrice à l’équipe bénéficiaire. La gestion du coup franc indirect est également complexe, avec une grande densité de joueurs près de la cible et des défenseurs qui n’ont ni envie d’être à dix yards (9,15 m), ni envie de ne pas bouger avant le ballon.

D’un autre point de vue, dans l’optique de redynamiser le football, empêcher le gardien de confisquer le ballon plus de 6 secondes est une excellente idée. Abolir cette règle ne va pas dans le sens de l’histoire, mais accorder un coup franc indirect, dans la surface de réparation, est une sanction trop lourde. Pour inciter les arbitres à appliquer cette règle, le Board doit trouver une sanction adaptée. Dans la logique d’autres sports collectifs, il suffit de rendre le ballon à l’adversaire et de choisir une modalité de remise en jeu. Par exemple si le gardien garde plus de 6 secondes le ballon dans les mains, l’équipe adverse pourrait bénéficier d’un coup franc dans le rond central, ou à trente mètres de la cible. »

À vos chronomètres…

Bon Championnat d’Europe 2024

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