CONTRE, Guy Roux, l’entraineur mythique de l’AJ Auxerre, se prononçait contre l’adoption d’un arbitrage électronique et du recours à la vidéo dés 2000, dans son ouvrage Fou de foot (Robert Laffont, 2000). La légende aux 890 matchs sur le banc en première division et aux 4 coupes de France est toujours consultant en 2021… à 83 ans.

En 2000 CONTRE la VAR … pour éviter de souligner les erreurs d’arbitrage

« Je suis contre l’adoption d’un arbitrage électronique et du recours à la vidéo. La télévision est déjà suffisamment meurtrière avec ses « replay » et ses ralentis qui soulignent impitoyablement les erreurs d’arbitrage. (…) On n’aurait pas avec la vidéo un témoignage absolument indiscutable dans la plupart des cas. Et notamment dans l’application de la loi 11 sur le hors-jeu. Alors, si c’est pour déplacer le problème et discuter des heures et des heures pour obtenir une aussi mauvaise solution que celle prise à l’instant même par l’arbitre, mieux vaut garder le système archaïque ».

Guy Roux, Fou de foot, Robert Laffont, 2000.

En septembre 2021 Toujours CONTRE la VAR… surtout si cela favorise le Paris Saint-Germain.

Chaque semaine, Guy Roux rédige un Billet pour le journal L’Yonne Républicaine intitulé L’Œil de Guy Roux. L’emblématique ancien entraîneur de l’AJA pose son regard sur l’actualité sportive. Par deux fois en septembre 2021, il interpelle la Vidéo Assistance.

Une première fois en intitulant son billet « Le VAR en panne »

Une seconde fois le mardi 21 septembre avec « C’est le VAR, Neymar » !

Dans ce dernier, il revient sur le match qui opposait le PSG à Lyon, le dimanche 19 septembre et s’en prend au VAR, coupable à ses yeux d’avoir avantagé le PSG ces dernières semaines.

« Lyon mène 1-0 au Parc des Princes. Neymar prend son adversaire par le cou et le projette à terre. Penalty ? La VAR est là pour enfoncer le clou, pour confirmer l’erreur de l’arbitre qui n’était pas sûr de lui. Et voici, un point de plus pour le leader du championnat. Lyonnais : pleurez.

Angers mène 1-0 au Parc des Princes. Mbappé revient d’une position de hors-jeu. L’était-il encore lorsque la balle est adressée ? La VAR nous le dira ! Non, un partout. Dernière attaque, Icardi est à 20 mètres avec son arrière central. Il prend le bras de celui-ci, le projette à terre et, miraculeusement seul devant les buts, marque.

Un point contre Lyon et un ou trois contre Angers, cela fait du bien au classement pour le leader très détaché.

Les erreurs ont toujours existé car les arbitres peuvent être masqués au moment décisif. Mais la VAR, dont l’installation coûte des millions et ceux qui la pratiquent d’autres millions, donne des observations souvent justes car elle dispose des images de plusieurs caméras que les téléspectateurs n’ont pas, et du temps pour se concerter et décider.

Alors que se passe-t-il ? Est-ce l’heure du thé (le « tea time ») ou de l’apéritif (« l’apéro time ») ?

La VAR donne très souvent une bonne réponse. Mais elle n’a pas le droit deux matches de suite, ou presque, au Parc des Princes de se tromper à ce point.
Qu’allons-nous penser lorsqu’un arbitre de jeunes ou de R3 aura mal lu une action ?

« Laissons cette usine à injustices prospérer et respectons nos valeureux quasi bénévoles de campagne se tromper de temps en temps. Eux au moins, on est sûr qui ne l’ont pas fait exprès ! »

J’ai rencontré Guy Roux en 1986, j’ai passé une semaine inoubliable à son contact dans le cadre de mon stage de Licence L3 STAPS (Dijon). Mon mémoire concernait l’alimentation des footballeurs, mais c’est une autre histoire…

Il avait fait monter son club des divisions régionales à la première division (en 1980) club, dans son bureau, je garde le souvenir de cette affiche :