CONTRE la VAR. « Une fois le doigt mis dans l’engrenage, tout le bras il passe un jour ou l’autre, je vous en fiche mon billet. »

Depuis la première heure, Michel Platini, est contre la vidéo assistance, contre toute forme de technologie. Il a toujours milité pour une solution humaine, et imposée avec l’UEFA la solution de l’arbitrage à cinq au début des années 2010.

Dans ses entretiens avec Gerard Ernault, (Michel Platini, Parlons Football, 2014, Hugo Doc) il aborde les sujets de l’injustice, de l’interprétation et réaffirme son opposition avec la VAR !

Extraits de Parlons football. Entretien avec Gérard Ernault. Hugo doc. 2014

Entre justice et injustice

Michel Platini (Page 190)

Même si à l’origine, on a demandé aux lois du jeu d’être raisonnables, et justes, le football est un jeu imprévisible, aléatoire et injuste.

Une décision juste et forte de l’arbitre peut faire basculer un match en faveur de l’équipe à laquelle il semblait échapper. Une décision juste peut entraîner un sort en apparence injuste, car s’il aurait voulu, plus qu’aucun autre, le jeu de football.

Gérard Ernault (Page 196)

« La seule vraie question, à la fin des fins, n’est-elle pas celle-ci : le football doit-il être juste – pour autant que la justice soit de ce monde, même avec toutes les preuves à l’appui, enregistrements vidéos compris? Ou bien le football doit-il être comme la vie, dont il s’inspire, juste et injuste à la fois ?

L’interprétation.

Michel Platini (Page 191)

Derrière chaque Arbitre, il y a un homme, et à chaque décision, une bonne dizaine d’interprétation possible, notamment autour de grands principes subjectifs déjà passés en revue : intentionnalité, avantages, hors-jeu passif, …

La solution humaine & La solution technologique

La solution électronique implique le recours à une technologie susceptible d’éclairer de façon irréfutable les mêmes scénarios. Ça peut être un boîtier sur ligne de but. Mais c’est principalement, ce que l’on recouvre sous le vocable d’arbitrage vidéo.

La dynamique du jeu

Michel Platini (Page 193)

Le recours à la vidéo présente, pour résumer, le risque d’un double reniement du football. Remaniement structurel : il brise les élans un jeu par nature fluide et insistant. Reniement culturel : il confie le destin d’un jeu humain au bon vouloir de la machine.

Gérard Ernault (Page 193)

« Je n’ai pas pour l’arbitrage vidéo les yeux de Chimène. Ce serait même plutôt, comme vous, les yeux revolver. Mais cet élan brisé, n’en faites-vous pas, tout de même, un argument un peu trop facile, un épouvantail à moineaux ? Il suffirait de tempérer l’usage de la vidéo pour ne rien faire perdre au jeu de son allant tout en lui faisant gagner en équité. Ainsi pleurerait-on moins dans les chaumières et dans les journaux sur un hors-jeu non sifflé ou un penalty qui n’y est pas.

Michel Platini (Page 195 & 196)

Je considère que le jeu de football n’est pas réservé à certaines zones, même s’il y aboutit. Tous les gestes, dans toutes les zones, participe de son enchaînement et de son résultat. Je crois profondément et au mouvement permanent et football, et à son lieu d’interdépendance. À partir de là, je ne considère pas que la vidéo doit être privilégiée dans un endroit plutôt qu’un autre ni pour une raison plutôt qu’une autre. »

Dans mon esprit, la question de l’arbitrage, si elle est totalement fermée à la vidéo, est encore ouverte à beaucoup d’expérimentations humaines. Allons déjà au bout de l’arbitrage à cinq, et même plus loin, peut-être à deux arbitres centraux plus autoritaires qu’ils ne l’étaient il y a un siècle et demi.

Dans mon esprit, la question de l’arbitrage, si elle est totalement fermée à la vidéo, est encore ouverte à beaucoup d’expérimentations humaines. Allons déjà au bout de l’arbitrage à cinq, et même plus loin, peut-être à deux arbitres centraux plus autoritaires qu’ils ne l’étaient il y a un siècle et demi.

« Éloigner la vidéo du football, c’est éloigné de lui une menace grave d’interférence, de déstabilisation et, pardon, d’emmerdements sans fins »