VAR en cours… le temps suspendu 626 secondes
20 novembre… Le coup d’envoi de La Coupe du monde
Il est donné à 17h pour un match « historique » Qatar – Equateur… après 4 ans et demi d’attente depuis la dernière finale remportée par les bleus !
À peine le temps de s’installer sur son canapé, et l’Equateur marque un but de la tête par Enner Valencia ! Génial… Une Coupe du monde offensive avec des gardiens à la dérive, à la pêche au ballon plutôt pour le gardien du Qatar. Il est 17h02 et 39 secondes, les commentateurs ne le savent pas encore mais ce qui a vraiment commencé c’est la Coupe du monde de la VAR, et plus précisément du nouveau jouet de la FIFA, la détection du hors-jeu automatisé.
« Dans cette affaire sans passion ni qualité, le premier héros de la Coupe du monde se nomme Enner Valencia, meilleur buteur de l’histoire de la sélection (75 sélections, 37 buts) et auteur d’un doublé après s’être vu refuser un but de la tête dès la 3e minute, ce qui aura permis d’inaugurer en Coupe du monde la détection automatique du hors-jeu. On ne peut pas dire que l’on ait gagné un temps de décision considérable, parce que l’affaire a traîné, mais puisque « sur la même ligne » n’existe plus, puisque le hors-jeu est une décision binaire sans zone grise, Valencia a dû attendre un peu d’être le premier buteur de l’édition 2022. » Vincent Duluc L’équipe du 21 novembre 2021.
On nous avait promis que c’était parfait… mais le premier héros est Enner Valencia devient surtout la première victime de la VAR.
VAR en cours… Le temps suspendu
On déclenche le chrono au début du match…
Entre le but et la décision de l’annuler… 2 minutes et 5 secondes soit 125 secondes ! Une décision qui laisse très perplexe le commentateur Bixente Lizarazu.
Entre la décision de l’annuler et la preuve en image 8 minutes et 21 secondes sont encore nécessaire !
Entre le but et la preuve en image il s’est écoulé 10 minutes et 26 secondes… soit 626 secondes.
Une preuve vidéo ?
Cette preuve vidéo a laissé perplexe Bixente Lizarazu
En fait pas d’image juste une modélisation d’un pied de l’attaquant qui dépasse un peu plus que celui du défenseur…
Pas de ballon, et sans le ballon rien ne prouve qu’il s’agisse de la bonne image, donc de la bonne modélisation.
Le hors-jeu est déterminé, jugé et détecté au moment ou un partenaire touche le ballon pour l’envoyer vers l’avant… donc l’image importante c’est le duel entre le gardien et l’attaquant.
La modélisation ne nous apporte pas la preuve que c’est l’attaquant qui a touché le ballon sur le duel… le gardien l’a touché en premier ? en dernier ? On ne sait pas
L’image ne donne aucune certitude que ce ballon soit propulsé vers l’avant dans ce cafouillage, ce duel entre le gardien en perdition et l’attaquant qui saute pour jouer la balle de la tête. Le ballon monte en l’air mais va-t-il vraiment vers l’avant aucune certitude… et si le ballon ne va pas vers l’avant… pas de hors-jeu !
La modélisation n’apporte pas de réponse, ne donne pas de certitude, pas de vérité… en 626 secondes ! Nous sommes dans la fameuse zone grise… personne n’a raison et surtout pas le VAR ! L’arbitre a accordé le but… pas d’erreur manifeste et pourtant le VAR refuse le but !
La promesse de la vitesse…
Après la promesse non tenue de la FIFA d’une décision de la VAR en 40 secondes en 2018, la promesse d’une détection du hors-jeu encore plus rapide semble déjà battre de l’aile.
On n’a pourtant pas rêvé… voici un extrait des déclarations du responsable des arbitres, Pierluigi Collina (L’Equipe du 18 novembre 2022) :
Son « très vite » ne se compare pas à une épreuve de vitesse, la VAR est en cours à la vitesse d’une tortue…
La volonté farouche de la FIFA d’introduire la VAR, puis la détection du hors-jeu automatisée, met donc à mal ses ambitions affichées au XXIe siècle de redynamiser le jeu.
Donc avec cet outil ultra rapide on n’a une fausse preuve vidéo pour les spectateurs et les téléspectateurs après un but marqué au bout de 626 secondes. Une nouvelle promesse non tenue ! Un véritable miroir aux alouettes !
