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La VAR et l’Équipe de France masculine : une vraie histoire d’amour.

Et si la VAR avait été inventé pour la France ? Comme pendant pour la Coupe du monde 2018, la VAR a insolemment souri aux bleus lors de cette phase finale de la Ligue des nations 2021.  

La Coupe du monde 2018

Par deux fois, l’utilisation de la VAR impacta positivement les résultats des Français en Coupe du monde en Russie en 2018, un véritable conte de fées.

L’équipe de France bénéficia notamment de cette technologie lors de son entrée en lice face à l’Australie (France-Australie : 2-1. Samedi 16 juin 2018, Kazan Arena).

 En effet, pour la première fois en Coupe du monde, un penalty fut accordé grâce à la VAR pour une faute de l’Australien Josh Risdon sur Antoine Griezmann (54e). Un petit coup de pouce de la VAR puisque l’arbitre, très bien placé, a considéré à vitesse réelle qu’il n’y avait pas faute. Il est possible de se féliciter que cette décision erronée de l’arbitre soit justement corrigée par le VAR dont c’est le rôle essentiel. C’est le point de vue du sélectionneur français Didier Deschamps qui estima que « cela avait permis de corriger une erreur ».

Mais en matière d’équité, ce n’était pas si simple et cette interprétation semblait à géométrie variable. Le point de vue du sélectionneur australien Bert van Marwijk était éclairant : « Sur dix personnes, sept diraient penalty et trois non penalty. L’arbitre était très proche de l’action, il a dit pas de penalty. Tout le monde fait des erreurs» ! Cette analyse fut confirmée par l’ancien arbitre international Saïd Ennjimi (L’Équipe du 18 juin 2018) : 

« Si j’étais le VAR, je n’aurais pas conseillé de donner penalty. Il est difficile de dire que Griezmann tombe à cause du microcontact, j’ai plutôt l’impression qu’il anticipe et qu’il en tire avantage ». Saïd Ennjimi, L’Équipe du 18 juin 2018.

La technologie doit lutter contre les erreurs humaines les plus manifestes… mais l’assistant vidéo, qui regarde les ralentis, peut aussi faire une erreur humaine. Il n’est donc pas du tout certain que l’équité sportive, revendiquée lors de l’introduction de la vidéo, ait fait un grand bond en avant… juste un petit pas ! Par bonheur, c’est une grande nouvelle, l’assistance vidéo n’éteindra ni les débats ni les polémiques. Dans ce même match, le second but décisif, marqué par Paul Pogba, porta aussi la patte de la technologie ; en effet, il avait été validé sans contestation possible par la goal-line technology. 

La finale a aussi en partie basculé sur une décision du VAR. L’arbitre argentin Nestor Pinata ne vit pas la faute, mais une main, dont la notion de volontaire n’avait rien d’évident, fut sanctionnée par le VAR. Une décision qui permit à Antoine Griezmann de redonner l’avantage à la France à la 38minute.

« Sur le deuxième but français, c’est la régie qui appelle l’arbitre, lequel devient une sorte de marionnette. Et là, il y a main ou pas main du Croate ? À vitesse réelle et même au ralenti « normal » sûrement pas, mais avec la loupe du super-ralenti, qui décortique sur quinze secondes une action qui a duré un millième alors là oui, l’arbitre voit enfin quelque chose et siffle penalty. Toute la Croatie qui crie main involontaire et toute la France hurle à la main volontaire : où est le progrès, où est la justice ? Ça reste de l’interprétation. » Michel Platini, L’Équipe du 29 août 2018.

L’arbitrage technologique s’est avéré largement bénéfique aux desseins bleus lors de cette Coupe du monde 2018. Cette campagne de Russie s’apparenta à une véritable lune de miel pour les footballeurs français.

L’euro 2020… joué en 2021

Une histoire d’amour plus chaotique se poursuit lors de l’Euro 2020… joué en 2021. Lors du France -Allemagne (1-0) du mardi 15 juin… la VAR ne vient pas en aide aux français ni à l’arbitre… Ainsi la Morsure sur Paul Pogba 43e est non sanctionnée (le lendemain non plus, à quoi sert les preuves vidéo à postériori ?), pas davantage que la percussion sur Pavard dans la surface de but à la 58e.  C’est surtout le tackle par derrière dans la surface de réparation de Hummels sur MBappe, à la 77e qui laisse perplexe et furieux :

« C’est proprement scandaleux. » Jean-Michel Larqué. Réaction sur le plateau de BFMTV.

L’histoire d’amour se termine vraiment mal, le 28 juin 2021, lors du Huitième de finale France Suisse (3-3, 4 tab à 5). En effet, alors que la suisse menait 1-0, la faute dans la surface de réparation de la France sur Mbappe, se transforme en penalty pour le Suisse pour un tacle de Pavard dans la surface de réparation 30 secondes avant ! Mais l’histoire reprend de plus belle, la phase finale de la Coupe des Nations 2021, s’apparente à un compté de fée.

La Coupe des nations 2021

D’abord lors de la demi-finale contre les Belges, numéro 1 au classement FIFA, les bleus sont menés 2 – 0 à la pause. L’histoire retiendra la révolte de l’équipe de France, illustrée par une seconde mi-temps spectaculaire et renversante et concrétisées par les trois buts. Le premier à la 62e minute avec une spéciale Karim Benzema en pivot entre 5 joueurs, le second de Kylian MBappe qui trouve la lucarne sur penalty. Le but de la victoire est marqué par Theo Hernandez (2e sélection !) d’une frappe somptueuse en dehors de la surface à la 90e minute de la fin du match (un centre de Benjamin Pavard, l’autre latéral… ça rappelle le but de Pavard contre l’argentine en 2018 !).

Mais l’histoire va oublier très vite que la VAR a joué un rôle déterminant en deux actes.

Le premier concerne le penalty accordé à la 69e minute suite à un duel dans la surface, entre Antoine Griezmann Youri Tielemans … le français reste au sol, le ballon sort du terrain. L’arbitre, très bien placé sur l’action, les commentateurs parfaitement installés n’ont rien vu de répréhensible. Le jeu est arrêté assez longtemps pour que le VAR, check le but, regarde l’action au ralenti, et effectivement les deux joueurs jouent le ballon, mais le français glisse son pied près du ballon, et le Belge ne touche que le pied du français ! Pas vraiment d’erreur manifeste, mais le ralenti qui propose une autre vision du match, un hyper réalité cathodique, permet au VAR de dire qu’il y a faute. Tant mieux pour les Français et tant pis pour les Belges… « Merci LA VAR » les français reviennent au score.

Le second acte se produit à 3 minutes de la fin du match. La France est débordée sur la gauche, le centre de Yannick Carrasco trouve Romelu Lukaku en plein axe qui devance son opposant et marque de prés. Immense joie des Belges qui tiennent leur revanche de la demi-finale de la Coupe du monde de 2018 ! Ascenseur émotionnel… plus de 120 secondes plus tard le but est finalement refusé par la VAR !  Difficile de voir cet hors-jeu à vitesse réelle, mais les images prouvent que Lukaku était effectivement légèrement hors-jeu. « Merci LA VAR » les français restent dans le match, et vont porter l’estocade finale 3 minutes plus tard !

La France va donc le 10 octobre 2021, beaucoup grâce à la VAR, jouer la grande finale contre l’Espagne, l’équipe qui confisque le ballon pour défendre !

Une première action litigieuse, checker par la VAR, un ballon qui touche le coude de Jules Koundé dans la surface de réparation… on a vu des penaltys pour moins que cela ! Et effectivement, cet événement a déclenché la colère de la presse, espagnole, notamment sur le site de Marca :

 « Tout le stade a vu que Koundé a repoussé le centre d’Oyarzabal avec son bras. Et la rediffusion montrait clairement que le ballon touchait le coude, séparé du corps »

Comme prévu pendant une heure, les espagnols jouent la possession et il faut attendre l’heure de jeu pour que le match s’emballe. Un but de chaque côté, un chef d’œuvre de Karim Benzema, puis à la 80e minute Mbappe file au but et vient tromper Unai Simón, le portier espagnol. Joie intense… puis ascenseur émotionnel, les images montrent qu’au moment de la passe de Theo Hernandez, Kylian était hors-jeu. Les défenseurs espagnols en étaient persuadés, ils ont beaucoup contesté… mais le but a été accordé. Difficile de croire que c’est le défenseur qui effleure le ballon qui fait une passe volontaire à un français… Encore plus incompréhensible, aucune image pendant les 15 minutes suivantes, celles utilisées par le VAR par exemple, n’apporte la preuve que ce but est valable !

Cette erreur manifeste de l’arbitre n’est donc pas corrigée par le VAR !

« Stuart Attwell est-il l’homme de cette finale ? Devant ses écrans, l’arbitre anglais, en charge du VAR hier soir, a, en tout cas, fait basculer le scénario de cette rencontre face à l’Espagne (2-1) » Hugo Delom, L’Équipe du 11 octobre 2021, page 8.

« Merci LA VAR, Merci Sir Stuart Attwell » les français soulèvent le trophée !

Les espagnols vont se plaindre, longtemps, et à juste raison. Les spectateurs, surtout ceux qui sont opposés à la VAR peuvent aussi se dire qu’ils viennent sans doute de louper deux occasions d’avoir des prolongations dans deux énormes matchs !

L’histoire d’amour continu, comme lors de la Coupe du monde 2018, la VAR semble avoir été inventé pour la France.  Un peu comme le but en Or… qui a fini par disparaitre, dont la France avait bénéficié trois fois … mais c’est une autre histoire !

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